Le défilé Ganesh est bien maintenu, mais sur un parcours réduitC’est un rendez-vous incontournable de la communauté sri lankaise et indienne de Paris et d’Île-de-France. Un défilé annuel haut en couleur, dédié à Ganesh, le dieu à tête d’éléphant, divinité de l’hindouisme, avec chars dans la rue, musique, femmes habillées de saris chatoyants, danseurs pieds nus, fleurs, noix de coco en offrande, nuage d’encens, ambiance ! Une grande fête culturelle, sociale et religieuse qui draine des milliers de participants. Sauf que la fête qui existe depuis 21 ans et envahit le quartier La Chapelle-Max Dormoy (XVIIIe), rebaptisé Little India, était — état d’urgence et menace terroriste obligent — menacée. Finalement, ce dimanche, le dieu Ganesh descendra bien dans la rue. « Nous avons négocié avec la préfecture de police et la mairie, se réjouit, ce vendredi, Vaithiligam Vairamuttu, président de l’association, dans son Temple Ganesh de la rue Pajol (XVIIIe) où les préparatifs de la fête vont bon train. « Ils voulaient annuler. Mais le défilé est maintenu ». Seul bémol ? Son parcours est réduit de moitié, soit deux kilomètres au lieu de quatre. « On est un peu déçus mais on comprend la situation ». Ce vendredi, les organisateurs se disaient aussi inquiets. « Avec toutes les rumeurs, les gens pensent que c’est annulé. Mais ce n’est pas le cas »… p>Le défilé, qui partira bien à 11 heures dimanche n’empruntera pas comme les années précédentes les rues Ordener, Labat, Marx Dormoy, Philippe de Girard, Pajol et côté Xe, rues Perdonnet et Faubourg Saint-Denis. Le parcours a été réduit à un aller-retour Faubourg Saint-Denis-Marx Dormoy avec un crochet par la rue du Département. La rue Pajol, est le point de départ du défilé et de retour. « L’idée est d’éviter les petites rues, jugées difficiles à protéger », décrypte Vaithiligam Vairamuttu. Un important dispositif policier a été mis en place par la DOPC de la préfecture (direction de l’ordre public et de la circulation). « On a aussi notre propre service de sécurité », indiquent les organisateurs sans pouvoir préciser leurs effectifs. Rémi Féraud, le maire PS du Xe s’était félicité que le défilé Ganesh soit sauvé tout en lâchant que « la prise en compte du risque terroriste doit primer ». Ce vendredi, l’élu a laissé poindre un zeste d’inquiétude : « J’espère que les organisateurs se plieront aux prescriptions de sécurité de la préfecture de police, c’est à la dire le respect du parcours et du timing. J’espère également qu’ils ne seront pas dépassés par l’ampleur de la manifestation ». |
Le défilé de la fête Ganesh s’est déroulé sous haute sécurité« C’est la fête, c’est coloré, c’est une réussite », lance une jeune femme en sari jaune aux paillettes éclatantes. Ce dimanche, le traditionnel défilé de la fête Ganesh, 21e édition, s’est déroulé sous le soleil et sous haute sécurité. Tout le long du parcours, des hommes en gilets jaune ont assuré le bon déroulement de la procession. L’éléphant Ganesh en tête. En résine de 70 kg, il était l’invité prestigieux venu tout droit d’Inde. En vedette, il est utilisé dans les décors de films à Bollywood. La foule au rendez-vous. (LP/E.L.M.)Des chars recouverts d’étoffes rouges et blanches et décorées de guirlandes de fleurs fraîches, dans lesquels brûle l’encens, sont tirés par les femmes. Les hommes, portant sur leurs épaules le grand arceau de plumes de paon et dont le pas tournoyant est rythmé par les joueurs de flûtes et les tambours, s’élancent jusqu’à l’évanouissement. Le dépaysement est assuré. La foule des Parisiens était aussi au rendez-vous marchant sur les noix de coco. « En les brisant au sol, chacun se libère et offre son cœur à la bénédiction de Ganesh », explique un des organisateurs. p>Les hommes de la sécurité en gilet jaune (LP/E.L.M.) A l’écart de la fête, la préfecture de police a placé les fourgons de police afin de protéger la foule de toute intrusion de véhicule. Le défilé devait s’achever à 15 heures. « Nous restons au moins jusqu’à 17 heures », affirmait un policier. Le temps que les familles quittent le quartier. Retour |