Fête de Ganesh à Paris
Après la prière: la danse, le shopping et la bouffe!



Ganesh était à l'honneur hier, dimanche, dans le quartier La Chapelle, au nord de Paris.

Dès la descente du métro, des tamouls vous proposent des colliers de jasmin aux senteur merveilleuses : 2 euros pièce, c’est donné, j’en prends deux. Au carrefour, sous une musique indienne à fond les baffles, c’est un festival de ballons de toutes les couleurs qu’on offre aux enfants, de friandises ultra-grasses ultra-sucrées, - des boules et des cubes multicolores - et surtout de saris « comme là-bas » !

Longues et fines ou rondouillardes et déjà grands-mères, toutes ces femmes – indiennes, sri-lankaises, tamoules… - sont éblouissantes. Sur leur peau ambrée, les couleurs des tissus, les bijoux, vrais ou pacotille, scintillent comme à l’opéra. On n’est pas  à la réception du maharadja mais toutes ont des allures de princesses. Une beauté, une grâce, une timidité rieuse dans le regard. Les attaches fines, les mains soignées, les cheveux magnifiques… Et je ne parle pas des enfants : de vraies poupées très conscientes de leur allure, elles posent, tournoient, très sérieuses.


La fête de Ganesh à Paris, dimanche 30 août. © Catherine Schwaab

Les jeunes filles en sari – d’habitude elles sont en jean -  ont adopté le caractère réservé attendu d’une  demoiselle de bonne famille. Elles ont regardé le cortège, repéré discrètement – très discrètement - les jeunes gens qui leur faisaient de l’œil, ont prié  Ganesh et cassé les noix de coco pour dissoudre l’égo – l’égoïsme – et chasser le mauvais œil, maintenant, elles vont acheter des pâtisseries argentées rue Louis Blanc, ou s‘attablent dehors devant un verre de ce lait couleur rose rehaussé d’une espèce de glace à la vanille. Pas léger-léger mais bon, c’est la tradition.

La tradition c’est aussi de se trouver des bijoux et des saris en soldes. Là, c’est un festival car les prix sont cassés : 25 ou 40 euros pour un sari en soie au lieu de 150 ou 250. Evidemment je craque. Pas pour un sari – ça ne va qu’aux Indiennes – mais pour un ensemble  Shalvar-Kamiz c’est à dire un pantalon étroit en soie (dont le bas de la jambe est fendu et fermé par des pressions, détail !) sur lequel on porte une robe au buste ornementé, de forme princesse. Moi, je vais les porter séparément pour éviter le look folklo.


Quant aux bijoux… Impossible de ne pas trouver son bonheur. Vous avez un mariage, un anniversaire, une soirée ? Foncez dans ces magasins qui regorgent de parures brillantes de toutes les couleurs si peu chères. C’est là qu’on exerce son œil car si certaines font de l’effet, beaucoup font breloques en ferraille strassée. Evidemment, il faut les dépareiller. Les porter façon kitsch, au deuxième degré.


Fête de Ganesh à Paris, dimanche 30 août. © Catherine Schwaab

Dans une des rues du quartier c’est salle de bal : seuls les hommes dansent, les femmes, majestueuses, regardent, et ils se donnent à fond ! Plus loin, à la boutique de DVD indiens, on s’arrache les dernières nouveautés, avec évidemment les deux stars Shah Rukh Khan et Aishwarya Rai. Et partout, sur les tables installées dehors, Indiens et Européens se rejoignent dans la gourmandise : il faut voir les assiettes des innombrables restos ! Des byrianis, des currys, du poulet, de l’agneau, des lentilles et des légumes mijotés… Des plats géants, des assiettes pantagruéliques, des plateaux à 6 compartiments !

La fête va se prolonger jusque dans la soirée. Les fillettes auront rangé leurs atours à regret, les jeunes filles rêveront d’un nouveau boy-friend. Agréé par les parents.   

 
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