ACCUEIL FÊTE DE GANESH FÊTES HINDOUES   MIRACLE 
BOUTIQUE GLOSSAIRE MYTHE DE GANESH  MANTRAS  

 

Une parade multicolore pour le dieu éléphant

Le Nom de Ganesh vous dit certainement quelque chose ! C'est ce Dieu à tête d'éléphant, figure sympathique et rondouillarde de la religion hindoue, qui sera célébrée dimanche, par plusieurs milliers de fidèles, dans les rues des XVIIIème et X ème arrondissement de Paris.
Les adorateurs de cette divinité très appréciée, symbole de la chance et de la connaissance, doivent se rassembler devant l'unique temple hindou de la capitale, le Sri Manicka Vianayakar Alayam. De là partira un cortège avec deux immenses chars tractés à mains nues par des hommes vêtus d'un pagne(veshti). Ils seront suivis d'adeptes soutenant des arceaux décorés de fleurs et de plumes de paons et de femmes portant un feu, entretenu dans des pots d'argile. Une grande parade multicolore et festive qui attire chaque année des milliers de fidèles mais aussi de simples curieux.
Sur leur passage la foule brisera des noix de coco en signe d'offrande, leur chair blanche symbolisant la pureté du cœur du croyant.
Ne soyez donc pas étonnés si les rues de la capitale, une fois désertée par cette déferlante chantante et dansante, se retrouvent jonchés de fruits tombés d'innombrables cocotiers.

Sandrine Martinez


 

 

 

 



Plus de 20 000 personnes à la grande fête hindoue
L'événement

IL N'Y A JAMAIS eu autant de monde : 12 000 personnes l'an dernier, sans doute plus de 20 000 hier. Les Parisiens étaient incroyablement nombreux pour le grand rendez-vous annuel que leur fixe chaque année la communauté hindouiste de Paris. Le défilé en l'honneur du dieu Ganesh, à la tête d'éléphant, est en passe de rattraper en notoriété celui du Nouvel An chinois.

 
Un succès considérable qui n'est pas non plus passé inaperçu côté circulation, comme ont pu le constater beaucoup d'automobilistes... Outre les hindous eux-mêmes, originaires du Sri Lanka, d'Inde, du Népal ou de l'île de la Réunion, de très nombreux Européens, souvent appareil photo en main, ont défilé dès le matin dans le minuscule temple de la rue Philippe-de-Girard (XVIII e ), nimbé dans les vapeurs du camphre que l'on brûle. Ils enlèvent sagement leurs chaussures et pénètrent jusqu'à l'autel sur la pointe des pieds pour voir les prêtres officier au-dessus d'une flamme. Des prêtres d'ailleurs venus en renfort de plusieurs villes d'Europe, dont Londres - où vit une importante communauté indienne.
Du lait au sirop de rose offert aux passants Dans la cour ensoleillée de l'improbable impasse où se trouve le temple, on achète des « pujas », petits paniers d'offrandes contenant noix de coco et bananes. « Ce sont les plats préférés de Ganesh », explique Kandepan, jeune étudiant venu du II e arrondissement, à Marie-Jeanne, jeune retraitée venue... de Bretagne. « Mes petits-enfants, qui habitent Paris, m'ont dit qu'il fallait venir voir, que c'est une fête très colorée et que les gens sont très gentils. » Convivialité et gentillesse avaient aussi poussé jusqu'ici Othan et Céline, jeune couple venu de Chelles (Seine-et-Marne). « Avant, j'habitais dans cette rue, donc je sais que c'est une fête très sympa. Nous avons des amis rentrés d'Inde hier. On aime bien cette culture, on mange souvent indien. On a délaissé les restos chinois. » « Chaque année beaucoup d'Occidentaux participent au défilé. Ce sont des gens qui connaissent l'Inde, y sont allés ou des personnes curieuses de la religion hindoue », observe ainsi Swami Advayananda, l'un des porte-parole de la communauté. C'est par exemple le cas de Daniel et Nathalie, assis dans la courette avec leurs trois enfants, elle vêtue d'un sari safran. Ce couple a vécu deux ans à Madras. Lui a écrit un ouvrage de référence sur la musique d'Inde du Sud : « On est très imbibés de culture indienne », admet-il en riant. « Pour nous, venir ici est le meilleur moyen de se retrouver dans l'ambiance, les couleurs, les odeurs. C'est une fête très authentique. » Généreuse, aussi, puisque, pour honorer Ganesh, les commerçants entassent sur le trottoir des pyramides de noix de coco que les fidèles fracassent sur le sol pour symboliser l'ouverture à autrui de leur coeur et l'abandon de leur ego. Ils offrent aussi à boire et à manger aux passants. Riz aux épices et aux légumes, lait au sirop de rose, café à la coriandre sont généreusement distribués dans la rue. D'ailleurs, c'est bien écrit sur les petits dépliants : « Chacun est le bienvenu, hindou ou curieux ». Les Parisiens ne s'y sont pas trompés.

RUE PHILIPPE-DE-GIRARD (XVIII e ) , HIER. Le défilé en l'honneur du dieu Ganesh a battu tous les records.   (LP/ALAIN AUBOIROUX.)

Martine Chevalet
Le Parisien , lundi 06 septembre 2004