La procession annuelle en l'honneur du Seigneur Ganesha, le
dieu-enfant à tête d'éléphant de l'hindouisme, a rassemblé dimanche
plusieurs milliers de personnes dans des quartiers du nord
de Paris (Xe et XVIIIe arrondissements) habités par de nombreuses
familles indiennes et sri lankaises.
Depuis onze ans, ce défilé célébrant Ganesha, dieu de l'amour
et de la connaissance, dont l'effigie dorée juchée sur un char
fend la foule, est organisé par le temple Sri Manicka Vinayakar
Alayam, un des seuls temples hindouistes de la capitale. Situé dans
le quartier de la Chapelle (XVIIIe), où vivent de nombreux
Indiens, il est le lieu de départ de la procession.
Des milliers de personnes ont suivi durant quatre heures le
cortège très coloré qui a sillonné les rues décorées de fleurs
et de feuillages pour l'occasion, jusqu'aux abords de la gare
du Nord (Xe) avant de revenir au temple.
Orné de guirlandes de jasmin et de fruits, le char portant
la statue du dieu, somptueusement vêtu et couvert de bijoux, était
tiré à la main par des hommes aux pieds nus, en signe de pureté et
d'humilité.
"C'est un jour sacré pour notre communauté. On est heureux,
on prie le dieu Ganesha tout au long de cette journée. Ma tante,
mauricienne de passage à Paris, est ravie de voir qu'on célèbre
dignement Ganesha", raconte Anjilidevi, 36 ans, parisienne
d'origine indienne.
La procession attire chaque année plus de monde, Européens
compris, venus en voisins ou de beaucoup plus loin, curieux
ou passionnés d'une spiritualité qui prône avant tout le respect
de la vie.
"Je vis dans le quartier et ça fait six ans que je fête le
dieu Ganesha. les odeurs, les couleurs et l'ambiance sont incroyables,
c'est une très belle procession. Je suis allée en Inde plusieurs
fois et je reste très attachée à cette culture, c'est pour ça
que je ne rate plus ce rendez-vous annuel", explique Myriam,
40 ans.
Autour du char de Ganesha, les fidèles portaient eux aussi
des colliers de fleurs et de fruits, brandissant des pots où brûlait
le camphre. Tout au long du parcours, le cortège laissait derrière
lui une odeur d'encens et de jasmin. Des noix de coco étaient
brisées devant le char, symbole de la dureté et de la douceur
du monde.
Krisnmah, parisienne d'origine mauricienne, est venue pour
la première fois dimanche à la procession. Car parmi les divinités
hindoues, Ganesha (prononcé Ganesh) est "la plus proche du
plan matériel de conscience, celle avec laquelle on entre le
plus facilement en contact et la plus à même de nous aider
au quotidien", explique-t-elle.